Billet invité.
L’ETAT, MOTEUR DE SECOURS PERMANENT DU CAPITALISME FINANCIER
Certaines promesses ne valent plus la peine d’être lancées, faute d’un minimum de crédibilité, par exemple lorsqu’il s’agit de la relance économique et de la résorption du chômage. Car la première s’annonce toujours aussi résolument anémique et la seconde ne donne aucun signe de s’engager. D’autres semblent pouvoir encore l’être, bien que de plus en plus sujettes à caution. A commencer par l’affirmation trompeuse que la baisse des déficits se fera sans augmentation des impôts, ni atteintes au filet de protection social (grâce à l’opération du Saint Esprit ?). Tandis que les dégâts sociaux de la crise s’étendent et s’approfondissent, et que l’on est loin d’avoir tout vu. Le montant des additions à régler s’annonçant prohibitif, en due proportion du coût du sauvetage du système financier.
Une autre promesse est également faite, selon laquelle les dispositions prises à l’occasion de ce sauvetage seront progressivement retirées… quand les circonstances le permettront. Pour donner un seul chiffre, l’enveloppe globale des prêts au taux de 1% de la BCE tourne autour 665 milliards d’euros, dont bénéficie un millier de banques dans les seuls 16 pays de la zone euro. Un chiffre qui ne prend en compte ni les soutiens financiers publics directs aux banques, ni les garanties apportées à leurs émissions obligataires sur le marché. Or, la question qui se pose, toute crue, est désormais de savoir si le retrait de cet autre filet de protection, nettement plus onéreux, sera vraiment possible un jour et quand, vu la tournure que prennent les évènements !
L’exemple très récent du Japon irait en tout cas plutôt dans le sens contraire de celui de l’allégement, puisque la BoJ va injecter dans le système bancaire l’équivalent de 77 milliards d’euros au taux de 0,1%, pour une période indéterminée. Pour expliquer cette mesure très urgente, les commentateurs invoquent des raisons de circonstance, par exemple la grande faiblesse du dollar par rapport au yen qui pénalise les exportations japonaises. Mais ils feraient bien de chercher dans les coffres des mégabanques nationales le résultat d’une décennie de séjour dans la trappe à liquidité (de Keynes) qu’a subi le Japon : ils sont pleins à ras bord des obligations que l’Etat a émises pour financer sa dette et maintenir à flot son économie. Il est en réalité patent que la monnaie créée par la BoJ va financer les déficits à venir de l’Etat, via les banques (qui ne le pouvaient plus comme auparavant).
On pourrait à cette occasion se demander si ce n’est pas le sort qui attend les autres grands pays occidentaux. Leurs banques centrales n’achètent pas toutes des obligations d’Etat, mais toutes gardent en pension, pour une durée indéterminée, des actifs toujours aussi peu valorisables. Et, ne pouvant que précautionneusement les restituer à leur propriétaires d’origine, les banques auxquelles elles ont prêté des liquidités (afin de ne pas les déséquilibrer), il ne leur resterait plus comme unique ressource que de lentement diminuer leurs injections de celles-ci. Mais il ne faut pas oublier que les banques centrales, même quand elles n’achètent pas directement des obligations d’Etat (c’est le cas de la BCE), contribuent en allégeant ainsi les banques à ce que ces dernières le fassent, ce dont elles ne se privent pas. Un allégement trop brutal n’aurait donc pas pour seule conséquence de déséquilibrer davantage les banques, mais également les finances publiques de la zone euro. L’inconvénient est que l’embellie boursière se poursuit, et avec elle le gonflement de la bulle financière. Seul choix possible : choisir le moindre mal…
En attendant que cette éventualité se confirme, qu’en est-il donc actuellement du côté des autres grandes banques centrales ? Leur approche est pour le moins très prudente et elles évitent de s’engager, donnant au contraire les gages du maintien de l’essentiel de leur dispositif. La BCE vient, comme prévu, de confirmer que sa nouvelle adjudication à un an était la dernière, mais les experts qui supputaient l’annonce d’autres mesures d’allégement immédiat du dispositif de soutien sont restés sur leur faim. Dans un autre domaine, on sait que le programme britannique de garantie publique des émissions obligataires des banques va se terminer à la fin de l’année. Ce sera en avril prochain aux Etats-Unis. Vont-ils devoir ou non être renouvelés ?
En réalité, les mesures prises dans l’urgence afin d’éviter l’effondrement du système financier ne sont pas prêtes d’être retirées. Celui-ci fonctionne désormais grâce à un très peu orthodoxe moteur de secours, dont on a déjà parlé à l’occasion du sauvetage de General Motors : l’Etat, hier si vilipendé… Plus que jamais, le capitalisme financier est un capitalisme d’Etat, ce qui remet ce dernier à sa place. Permettant d’évacuer toute illusion à propos du côté où il se trouve. Les Etats et les banques centrales apportent à ce système un soutien prioritaire, décisif et durable.
Si l’on veut en chercher une nouvelle illustration, il suffisait hier de lire les nouvelles en provenance d’outre-Rhin, en RFA. Devant les fortes menaces planant sur de nouvelles restrictions d’accès au crédit pour le PME allemandes, il vient d’y être décidé la création d’un fonds qui leur sera destiné. Celui-ci serait certes alimenté par les banques, mais il est déjà question, alors qu’il n’est pas encore crée, que les crédits qu’il accordera seront garantis par l’Etat, via son bras armé, la KfW (détenue à 80% par l’Etat et 20% par les Länder). Cela permettrait de soulager le bilan des banques, qui continuent d’en avoir très besoin. Wolfgang Schäuble, le ministre des finances, a déclaré lors de la conférence de presse donnée à l’occasion de l’annonce de la création de ce fonds, « Nous devons peser le pour et le contre, d’un côté la possiblité de développer le crédit, de l’autre les risques pour le contribuable ». On croit deviner de quel côté la balance va pencher. On apprenait par ailleurs que les banques allemandes réclamaient, en contrepartie de la relance du crédit, des mesures de soutien à celle de la titrisation. Ce qui est une nouvelle confirmation de leurs intentions véritables (de jouer avec les allumettes) et l’illustration de leur situation périlleuse, ce qui n’est pas d’avantage une découverte.
S’il est une très grosse inconnue qui s’accroît, c’est toujours à propos de la situation financière des banques. Car, pour les déficits publics, les interrogations ne sont pas de mise : il va falloir les ré-so-rber ! Le raisonnement de ceux qui s’interrogent à propos des banques est simple à suivre : vu l’étendue des besoins de financement des banques dans les deux années à venir, à tous titres confondus, comment le marché va-t-il bien pouvoir réagir ? Va-t-il être en mesure de répondre, dans des conditions de taux raisonnables, à toutes les demandes, alors que les émissions de toutes natures se multiplient, des Etats, des grandes entreprises des secteurs non-financiers, et pour finir des banques elles-même ? Que vont faire les banques, si les conditions d’accès au crédit se détériorent, leur ROE (return on equity – retour sur fonds propres) en faisant inévitablement autant, si les banques centrales et les pouvoirs publics continuent de tester l’allégement de leur dispositif ? Ne va-t-on pas assister à la poursuite et à l’accélération de la concentration bancaire déjà bien engagée ? A la constitution d’un nombre réduit de mégabanques ?
Non sans raison, nous pouvons avoir aujourd’hui l’impression d’être pris en otage par le système financier. De constater une double cruelle réalité. Pour ceux qui n’en étaient pas déjà convaincus, que les Etats n’étaient pas de leur côté et, pour tout le monde, que le vent de la révolte devant une telle situation et face à de telles perspectives ne souffle pas très fort.
L’Etat, moteur de secours permanent du capitalisme financier … jusqu’au jour où l’Etat décidera de remettre les compteurs à zéro.
Je recopie l’article » Défaut de paiement » de Wikipedia :
Les défauts de paiement de la part d’États souverains sont devenus assez fréquents, en particulier depuis 1982. L’agence de notation Standard and Poor’s a ainsi recensé 90 pays ayant fait défaut depuis 1975, dont certains à plusieurs reprises. Par exemple, le Pérou a fait défaut en 1976, puis en 1978, puis à nouveau en 1980, puis enfin entre 1983 et 1997.
Certains défauts ont provoqué des crises financières particulièrement importantes.
– En août 1982, le défaut du Mexique sur sa dette bancaire en devises a été l’événement déclencheur d’une crise bancaire mondiale et entrainé le défaut de près d’une trentaine de pays.
– En août 1998, le défaut de la Russie sur ses emprunts d’État, les GKO, a provoqué une crise financière d’une importance exceptionnelle.
– Par ailleurs, en 2001 la crise économique argentine a, entre autres, provoqué le défaut de l’Argentine sur tous les compartiments de sa dette
http://fr.wikipedia.org/wiki/Defaut_de_paiement
Et en France ?
En France aussi, nous ne remboursons pas la dette publique, mais nous sommes de meilleurs communicants !
30 septembre 1797 : le ministre des Finances du Directoire, Jacques Ramel-Nogaret, impose aux créanciers » la Banqueroute des Deux Tiers « . Mais Jacques Ramel-Nogaret était un excellent communicant : il communique sur » le Tiers Consolidé « , et non pas sur » la Banqueroute des Deux Tiers « . Et ça, ça change tout !
Je recopie Jean Tulard, » Les Thermidoriens « , édition Fayard, page 279.
» Restait la dette publique. Sur le Grand Livre institué par Cambon, le montant des rentes perpétuelles à 5 % s’élevait à 120 millions représentant un capital de 2,4 milliards réparti entre 112 000 titulaires, plus un arriéré de 2 millions de dettes diverses. Ramel prit une décision énergique : la loi de finances du 9 vendémiaire an VI (30 septembre 1797) décida, pour la dette publique inscrite sur le Grand Livre, une banqueroute des deux tiers, l’autre tiers étant consolidé par inscription au Grand Livre et affranchi de toute contribution. Bon communicateur, Ramel ne parla pas de banqueroute des deux tiers mais de » tiers consolidé « , ce qui changeait tout et présentait la loi comme une décision généreuse alors qu’elle achevait de ruiner les rentiers. »
En clair : quand la dette publique devient trop élevée, l’Etat arrête de la rembourser. Les créanciers et les rentiers sont ruinés. Le compteur est remis à zéro.
Conclusion : l’Etat fait ce qu’il veut, quand il veut. Les gouvernements font ce qu’ils veulent, quand ils veulent. C’est aussi simple que cela.
L’exemple de la Grèce, dont on a dit qu’elle risquait de ne plus bénéficier de la couverture de l’Union européenne (dont celle des pays de la zone euro), me semble montrer qu’un défaut de la dette publique est fort peu probable. En réalité, des pressions importantes sont actuellement exercées pour que le gouvernement Grec agisse au plan budgétaire, et il lui est parallèlement retiré un soutien qui s’apparentait à l’aléa moral dont les banques bénéficient, elles, toujours.
Bonsoir,
Cette fuite en avant devra bien se terminer un jour.
Face à un mur de dettes tellement énorme que la seule solution possible sera la remise à zéro des compteurs.
Bravo pour votre don à résumer une actualité bien déprimante.
Le capitalisme a commencé par l’usure et finira par l’usure.
Marx
au pays des banques , merci l état !
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/2afe9aaa-df8b-11de-ae68-f7996b0b22ba/Stagnation_du_secteur_financier_à_Genève_en_2010
sortie de crise en vue , tout va bien !
http://www.tdg.ch/geneve/economie/2010-bnp-paribas-suisse-declare-pessimiste-2009-12-03
Deux chiffres très évocateurs:
Augmentation de la taille du bilan, de juin 2007 à août 2009
(source: BCE)
BCE : + 63% (de 913 milliards à 1498 milliards d’euros)
Fed : + 239% (de 845 milliards à 2021 milliards de dollars)
Je ne trouve « que » +139 pour la FED sur la base de chiffres que vous fournissez François. 😉
Il doit s’agir d’une coquille.
Merci. Il faudrait toujours refaire les calculs ! Cela m’avait semblé énorme, mais j’ai laissé passer…
Les états ont pris la mauvaise habitude de communiquer par rapport au PIB au lieu d’utiliser des indicateurs comme les dépenses, les recettes ou la dette, indicateurs compréhensibles par tous. Exemple
Le PIB français 2009 est prévu à -3 % ou – 4%, alors que dans le même temps, les dépenses augmentent de 3% et les recettes de l’état sont en baisse de 23% !
Pour plus d’info ;
http://www.budget.gouv.fr/directions_services/budget/situation_mensuelle/2009/pdf/090930.pdf
Bonne lecture
Vous évoquez la « trappe aux lquidités » au Japon:
Vous y trouverez aussi de gigantesques volumes d’argent liquide tout simplement imprimé et fabriqué depuis vingt ans!
Je lisais déjà dans les années 90 que le marché des coffre forts, en plein marasme y est très florissant!
La même chose se passe en zone euro, et on ne voit pas les billets de 500 et de 200 euros pourtant fabriqués pour de valeurs de plusieurs centaines de milliairds d’euros! Vous pourrez vérifier ces chiffres dans les publications même des banques centrales!
Même problème pour le dollar, la livre, et, évidemment le franc suisse!
D’après le Fonds Monétaire International, en 2014, quelle sera la dette publique par rapport au PIB ?
La dette publique de l’Allemagne sera de 91,4 % du PIB.
La dette publique de la France sera de 95,5 % du PIB.
La dette publique du Royaume-Uni sera de 99,7 % du PIB.
La dette publique de la Belgique sera de 111,1 % du PIB.
La dette publique des Etats-Unis sera de 112 % du PIB.
La dette publique de l’Italie sera de 132,2 % du PIB.
La dette publique de la Grèce sera de 133,7 % du PIB.
La dette publique de l’Islande sera de 134,1 % du PIB.
La dette publique du Japon sera de 239,2 % du PIB.
C’est à la page 30 :
http://www.imf.org/external/pubs/ft/spn/2009/spn0921.pdf
Hypothèse : dans deux ans, ou trois ans, ou quatre ans, les chefs d’Etat vont se réunir lors d’un G20.
Ils vont se mettre d’accord pour faire une déclaration commune, le même jour, à la fin du G20.
Ils vont annoncer que, dans les pays du G20, la dette publique a atteint un niveau insupportable.
Ils vont annoncer que les 19 Etats répudient leurs dettes.
Ils vont remettre les compteurs à zéro.
Les créanciers l’auront dans le baba.
@BA
Je suis prêt à parier ma chemise que cela ne se passera pas comme cela .( ou plutôt mon maillot de vélo)
En fait vous parlez des Etats comme d’une réalité homoègène qui fonctionnerait de façon autonome et extérieure à ses bases institutiionnelles et de son ancrage dans la culture de la société Cela vous donduit à imaginer que brusquement « les politiques » se » donneraient la main » pour réagir par dessus la tête de leurs mandants respectifs ?
C’est irréel ( ou croire « que les politiques grugent le peuple consciemment » ). Chacun fonctionne selon ses traditions et les capacités de son appareil d’Etat : l’administration française est capable de peser sur l’orientation du crédit là où Obama en est incapable , l’administration allemande joue le consensus ( cf « die FAZ « d’aujour’dhui )
Si votre hypothèse pessimiste se confirme on assistera à des divergences croissantes entre les Etats et vraisemblablement à la formation d’un axe anglo-saxon et d’un axe européen divergents .
La prise de bec entre Sarko et la City est tout à fait prémonitoire .
amicalement
Claude Roche,
Je prends le pari que les 19 Etats répudieront leur dette (je parie ma chemise verte, ma préférée).
On se donne rendez-vous le 4 décembre 2014 sur le blog de Paul Jorion, ici même, pour faire le bilan ?
Ah, l’Etat soumis au Gouvernement qui obéit au chef de l’Etat qui rien.
A la radio, tout à l’heure, M. Eric Woerth (budget) communiquait d’archi usées recettes
de pillage de biens publics qu’il récitait machinalement dans un français abâtardit.
erreur : abâtardi.
Bonjour à tous,
Je me pose une question depuis quelque jours et je ne trouve pas la réponse.
Ou sont passés les milliers de milliards d’aide injectés par les gouvernements dans les économies ?
Personnellement, je n’en ai pas vu la couleur. Alors je veux bien qu’on me dise qu’il y a eu les primes à la casse pour le secteur automobile, mais j’imagine que cela ne représente qu’une partie de ce qui a été injecté dans l’économie. Alors, ou est passé le reste ? Dans le gouffre de la finance mondiale ? Il a bien fini dans la poche de quelqu’un non ?
Un peu de prospective : La gestion du risque dans le système keynésien
Avant : L’espoir d’une autre politique en Grèce, plus précautionneuse avec les fonds publics, plus équilibrée dans les prélèvements fiscaux, plus sociale vers les moins riches et plus efficace en matière d’éducation“, ajoute le député de Paris. “L’espoir renaît aussi pour la gauche après l’échec allemand et le succès mitigé portugais. La victoire de Georges Papandréou est une excellente nouvelle pour les socialistes européens“, conclut le secrétaire national. De son côté, la présidente de la région Poitou-Charentes a félicité “très chaleureusement George Papandréou” et elle lui a adressé dans un communiqué ”tous ses voeux de réussite“.
Après : La Grèce en en état de rigueur : Encore un mec qui n’y va pas avec le dos de la cuillère. L’’état d’urgence : nous avons un déficit de près de 30 milliards et une dette évaluée à 300 milliards d’euros », a-t-il précisé. Annulant toutes les promesses électorales, le gouvernement socialiste annonce des mesures d’austérité drastique : gel de tout salaire de la fonction publique dépassant 2000 euros, frein immédiat sur les recrutements et réforme des retraites font partie des priorités.
Constat : La vache mène à l’abattoir le peuple. En effet, c’est grâce au torrent de liquidités mis à la disposition des banques que l’orgie spéculative peut continuer. Cependant, banques et Etats se tiennent par la culotte car avec l’argent injecté, les banques achètent des bons du trésor et la dette des Etats, y compris de ceux qui sont au bord de la débâcle , en particulier la Grèce, l’Irlande ou encore l’Espagne. Coincée entre les banques et les états la BCE ajuste et régule la privatisation des Etats et cette stratégie transformera la zone euro en zone de tiers monde. Ensuite, Il faudra surement deux générations pour colmater la brèche Ce coup d’état bancaire va couler dans un premier temps : la classe moyenne européenne. Ensuite il faudra attendre au moins 2 ans pour que la classe moyenne supérieure dont les membres perçoivent des revenus que l’on peut considérer comme aisés (supérieurs à 4000 pouvant aller à 10 000 par mois et + si affinité). On y trouve des médecins, des cadres supérieurs et professions intellectuelles supérieures. Mais aussi la profession libérale, les petits patrons, les patrons de pme de 0 à 250 salariés. Cette classe a tendance à se confondre avec la petite et moyenne bourgeoisie, on y trouve par exemple un actionnariat développé. Alors en attendant l’orgie va continuer car il faut rassurer les prochains perdants. En attendant, le clash de dans 2 ans tout va y passer la retraite, la sécu et autres petites sucreries… Pour l’épargne qu’il va falloir ruiner ils s’en occupent là maintenant sous nos yeux. Rappelez-vous la bulle internet et bien c’est une toute petite bulle à coté de celle que l’on nous fabrique en ce moment. Le prochain clash boursier va ruiner ou appauvrir quelques millions d’électeurs. Pour ceux qui n’ont plus d’argent, ils peuvent suivre une piste, un indice : suivre le ratio des entreprises cotés en Bourse LE (PER), le rapport du cours d’une action au bénéfice par action d’une entreprise d’un secteur donné il atteint en ce moment un maximum historique de 133. Cela monte à la tête la spéculation ils se prennent pour les fils de Zeus… Pour information, c’est à partir d’un PER de 14 ou plus que l’on estime que les actions sont surévaluées. Bigre… mais que ce passe t’il ??? Et bien le torrent de liquidité siphonne totalement l’économie réelle et provoque en ce moment une très belle bulle, un raz de marée boursier est au programme. Sur les deux prochaines années, Fusion et intro vont redonner de la couleur à l’économie virtuelle patronnées par des coquins et des copains. Cela s’appelle la fuite en avant et cela permet de tenir un peu en attendant la croissance qui ne viendra pas … Au passage et bien il y aura de la casse et cela nécessite un peu de doigté… Sans doute un génocide des PME . En France par exemple cela représente 96 % des emplois salariés. Une paille !! Mais cela arrivera parole de Trichet. Bref, pendant ce temps là après la Grèce, l’Irlande l’Espagne et l’Angleterre voici la rigueur qui frappe en Allemagne ah les belles promesses de campagne.
En partant des plans de relances bidon, du financement de l’Etat et de la politique de l’argent bon marché distillé furtivement par la BCE, le nouvel endettement de l’Etat Allemand s’élève actuellement à 86 milliards d’euros celui-ci devra être réduit à 10 milliards d’ici 2016. Pétard, un sacré chantier… Elle va devoir vendre les bijoux de famille pour s’en sortir sur ce coup là
Pour l’instant, diverses pressions politiques intérieures et extérieures font que l’application de cette politique d’austérité sera retardée d’environ un an. La voyante Meckel qui ne craint pas le peuple mais craint une érosion plus grande : le soutien du CDU et la perte de sa majorité gouvernementale au Bundesrat (la chambre haute du parlement allemand) si elle appliquait immédiatement après les élections des coupes sociales.
Pour l’instant, le nouveau ministre des Finances Wolfgang Schäuble a fait savoir que le pays continuerait à faire des déficits budgétaires, qui iront s’ajouter à la dette, pendant au moins quatre ans. Il est quoi lui déjà ??? je parle de philosophie économique (sic) L’accumulation des intérêts alourdit aussi mécaniquement la facture mais l Indice de cette confiance: le taux d’intérêt des «Bund» (emprunt d’État) arrivant à échéance dans 10 ans évolue actuellement autour de 3,35%, un niveau historiquement bas. En clair: la demande de titres allemands est forte et la privatisation des Etats en route…
donc tout va bien dans le monde de la finance et à la bourse;
voilà pourtant un petit article que je lis ce matin sur boursorama, et qui devrait en inquiéter quelques uns :
La plus grosse mise en Bourse depuis 2 ans annulée en Allemagne :
FRANCFORT/LONDRES (Reuters) – Le groupe de B-TP allemand Hochtief a annoncé jeudi avoir annulé l’introduction en Bourse de sa filiale concessionnaire d’infrastructures Hochtief Concessions, qui devait être la plus importante mise sur le marché depuis plus de deux ans en Allemagne.
Hochtief a expliqué ne pas avoir attiré autant d’argent que prévu en raison de la crise financière qui sévit à Dubaï.
« L’environnement des marchés financiers s’est vraiment détérioré », a déclaré le groupe basé à Essen dans le nord de l’Allemagne.
« Dans ces conditions la cible que les deux sociétés s’étaient fixé en terme de valeur n’a pu être atteinte. »
La fourchette de prix avait été fixée à 24-29 euros.
Le président du directoire de Hochtief, Herbert Lütkestratkötter, avait souvent souligné que la filiale n’irait pas en Bourse à n’importe quel prix. Il avait déclaré ce week-end que la première cotation pourrait être reportée si les marchés continuaient de baisser en réaction à la crise à Dubaï.
L’annulation de l’opération n’aura pas de conséquences « significatives » sur la croissance de Hochtief Concessions, a indiqué le groupe.
Le projet de mettre en Bourse 49% de Hochtief Concessions avait été annoncé août. Hochtief avait estimé qu’il pourrait retirer jusqu’à un milliard d’euros de la mise sur le marché de la filiale. L’opération devait se faire à la fois par la vente d’actions par certains actionnaires et par une augmentation de capital.
La capitalisation boursière de Hochtief reflète pour l’essentiel la valeur de sa participation majoritaire dans l’australien Leighton, ce qui signifie que le marché ne compte pour pratiquement rien les autres filiales ou actifs du constructeur.
Plusieurs analystes avaient indiqué qu’il était difficile de valoriser Hochtief Concessions parce que l’essentiel de ses investissements est constitué de participations minoritaires dans des sociétés aux résultats parfois irréguliers.
La participation de 37,25% du groupe dans l’aéroport de Budapest est l’une des plus difficiles à évaluer compte tenu des perspectives moroses dans la région, estime un analyste de Francfort sous le sceau de l’anonymat.
Les banques Goldman Sachs, Citigroup, Deutsche Bank et Barclays étaient les banques introductrices
La deuxième plus grosse mise en Bourse de 2009 pour l’Allemagne, celle du groupe spécialisé dans l’énergie solaire et éolienne Scan Energy doit avoir lieu le 9 décembre. Elle devrait rapporter un produit brut de 158 à 228 millions d’euros.
Tyler Sitte, Kerstin Leitel, Alexander Hübner et Peter Dinkloh à Francfort, Daisy Ku à Londres et Matthias Inverardi à Düsseldorf, version française Danielle Rouquié
toujours sur boursorama, cet article concernant l’état de santé de l’économie aux usa;
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=0faf8640eee38cd2f070e185f5b0f77d
j’en extrais 2 courts passages qui sont significatifs :
-« L’indice ISM des services s’est inscrit à 48,7 en novembre, contre 51,5 attendu par le marché, ce qui indique que le secteur des services, qui représente l’essentiel de l’activité aux Etats-Unis, est retombé en contraction après deux mois de croissance. »
un aveu de la disparition de de l’industrie ;
autre extrait :
-« Dans un marché en hausse de plus de 60% depuis début mars, les indicateurs économiques jugés décevants sont de moins en moins bien acceptés par les investisseurs. »
aveu de la déconnexion entre la bourse et l’économie réelle; puisque, jusqu’à maintenant, les mauvaises nouvelles n’étaient pas un obstacle à la hausse;
Ce n’est pas le capital du qui est « ennuyeux » dans la dette publique, mais les intérêts à payer au privé détenteur de la dette.
Il suffit de faire sauter l’article 123 du Traité de Lisbonne et en 7 ans toutes les dettes sont transférées aux banques centrale.. et hop, plus d’intérêts à payer !
Tant qu’à injecter de la monnaie en perfusion dans l’économie, il y aurait quelques avantages pour un état à le faire en monnaie fondante. Par principe, l’état injecterait en flux permanent là où il le décide la quantité fondue et en fonction de la demande de l’économie sans pour autant s’endetter. Les systèmes parasitaires qui pompent les liquidités n’auraient qu’une hâte: faire circuler cette monnaie fondante et l’investir dans des valeurs ne se dépréciant pas avec le temps. La monnaie fondante permettrait de guérir de la maladie de la monnaie dont souffre notre économie. C’est une thérapie qui mériterait d’être examinée. Sur le long cours, redonner des capacités d’initiatives d’investissement (contrôle d’une monnaie de stock) à la société civile est probablement souhaitable.
Toutefois, toute thérapie sur la monnaie ne résoudra pas la question de la raréfaction des minnerais métalliques qui va nous imposer d’ici quelques années à revoir notre modèle économique et industriel, bien plus certainement et plus tôt que toutes les menaces sur le climat. Les luttes pour le contôle de l’accès à ces minnerais ont toujours existées, mais il est à prévoir que leur amplification très prochaine va être un élément majeur des relations entre les états dans les années à venir.
Mais la monnaie actuelle est déjà fondante… elle perd de sa valeur avec la perte de confiance des gens dans le fait qu’il puisse la maintenir. C’est pour cela que les énormes montants d’argent injectés par les gouvernements n’arrivent pas à celui qui à besoin d’un prêt. En effet, les prêts restent de la monnaie et de ce fait « fondante » au même rythme que sa crédibilité. Ce que font tous ces montants d’argent liquide… c’est se réfugier dans les actifs non-monétaires stratégiques, et c’est pour cela que la bourse grimpe au fur et à mesure que cet argent achète des actifs matériels et des services essentiels avec une perspective de valeur plus stable que l’argent même. C’est ce mouvement qui fait que la bourse monte sans être pour cela appuyé par une relance réelle de l’activité productive. Peu importe que quelques-uns veuillent masquer la réalité en disant que la remontée de la bourse est une relance de la production (comme excuse pour dire… consommez, le retour de l’emploi est la).
Pour l’instant, une quelconque monnaie fondante est une fiction, mais on peut quand même voir comment ça s’est passé dans les années 30 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Silvio_Gesell)
Il y a des ressemblances entre une monnaie qui se dévalue toute seule et une monnaie fondante institutionnalisée, mais il y a aussi de grandes divergences. La fonte d’une monnaie fondante est intégralement convertie en initiative pour l’état, alors que la fonte due à la dévaluation est uniformément répartie, et elle ne réduit pas l’endettement de l’état, voire elle peut l’augmenter par perte relative sur le marché des changes.
François Leclerc
Encore un très bon article … merci
Vous écrivez » Car, pour les déficits publics, les interrogations ne sont pas de mise : il va falloir les ré-so-rber ! » c’est possible mais luin d’être sur: les Etats européen reviendront peut être à des déficits de 3% du PIB dans les années qui viennent, mais j’ai des doutes.
Mais pour les dettes publiques, (sauf par des méthodes de répudiation ou d’inflation ou de rachat par monétisation centrale.)
… elles sont, à mon avis, « ir-ré-sor-ba-bles ».
à Michel Martin, je vous remercie de vos interventions qui me font comprendre je je suis moins seul désormais, bravo!
@Johannes finckh,
Les monnaies fondantes m’ont, à l’origine, intéressées pour la monétisation d’activités se prêtant mal aux gains de productivité (les activités sociales pour l’essentiel, la prise en charge de la dépendance, les activités socio-culturelles…) dans le cadre d’une société comme la nôtre, c’est à dire à un haut niveau de réalisation individualiste (sans accent péjoratif sur « individualiste »). En effet, pour ces activités il n’y a pas besoin d’investissement et pas besoin d’épargne non plus, c’est surtout du temps à passer et à échanger, sans idée de gagner du temps (contrairement aux activités productives pour lesquelles le gain de temps est une des préoccupations majeures).
http://solidariteliberale.hautetfort.com/monnaie_fondante/
Mais il est vrai qu’aujourd’hui, les injections massives d’argent des états dans l’économie sans pour autant toucher aux mécanismes parasitaires « privés » qui pompent 40% au moins de ce qui est injecté m’ont amené à regarder à nouveau du côté de ces monnaies fondantes. Pourtant, il est à peu près certain qu’il ne sert à rien de militer pour ces monnaies parce qu’un accord mondial serait nécessaire pour les mettre en place en remplacement du système actuel, une révolution donc. Je crois que nous allons attendre que le système s’écroule pour retrouver des marges de manœuvre monétaires locales qui seront propices, ici et là, à la mise en place de ces monnaies fondantes, pour un temps, en répétition des initiatives des années 30.
un petit sondage qui en dit assez sur la crédibilité de nos dirigeants, et donc leur légitimité , si personne ne veut plus les croire :
· AFP le 04/12/2009 à 09:02
Crise : 64% des Français ne voient pas de sortie en 2010 (sondage)
Près de deux tiers des Français (64%) ne voient pas de sortie de crise en 2010, selon un sondage BVA pour La Tribune et BFM publié vendredi.A la question « Pensez-vous que la France sortira de la crise en 2010 », 64% des personnes interrogées répondent « non » contre 33% qui disent « oui ». Et cette perception est la même chez cadres (66%) que chez les employés et ouvriers (67%).Les sympathisants de gauche sont plus pessimistes (76% ne voient pas le bout du tunnel en 2010) que ceux de droite (52%).Dans une précédente enquête BVA du mois d’octobre, 60% des Français estimaient que, concernant la crise, « le plus dur restait à venir ».L’institut BVA a réalisé ce sondage par téléphone les 27 et 28 novembre auprès d’un échantillon de 1.012 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
à Michel Martin,
Le site que vous indiquez sur la monnaie fondante est quand même assez pauvre!
Si vous avez lu tout ce que j’ai écrit, on peut en dire plus et mieux!
L’épargne sera plutôt FAVORISEE par la monnaie fondante, je m’en explique suffisamment souvent comme cela marche!
Consultez aussi mon blog si vous voulez en savoir plus.
Je peux aussi vous envoyer, gratis et à mes frais, un ouvrage de Silvio Gesell, si cela vous intéresse! Envoyez-moi un mail!
D’autre part, le consensus mondial n’est nullement nécessaire pour la monnaie dite fondante!
Car, même très localement, cela marche très bien, avec comme seule condition l’obtention d’une caution légale d’une autorité locale crédible et d’une olérance de la part des banques centrales (ellesont le monopole d’émission).
D’où mon souhait d’obtenir une large adhésion de la part des économistes établis, afin de pouvoir agir politiqement sur les décideurs politiques et les banquiers centraux (je n’y suis pas encore arrivé, comme vous l’avez sans doute remarqué …)
L’effet local est aussi de générer alors localement un redémarrage économique assez sensible, et cela peut trouver des imitateurs ou faire en sorte que l’usage de cette monnaie pourrait bien s’étendre régionalement, simplement parce que son usage confère à ses usager des avantages concrèts.
Pour aller plus loin, si un grand pays se mettait à la monnaie fondante, l’avantage économique apparaîtrait instantanément avec deux conséquences possibles:
-soit les autres pays imitent et suivent
-soit la monnaie du pays s’exporte pour se substituer aux monnaies voisines (en partie), selon la vieille loi de Gresham « la « mauvaise » monnaie chasse la bonne », sauf qu’il faut bien saisir que la dite « mauvaise » monnaie fondante est, en fait bien meilleure à l’usage que la monnaie traditionnelle, justement parce qu’elle n’est pas « bonne » à thésauriser.
Pour comprendre en quoi elle n’empêche pas l’épargne, ce tient au fait même que la thésaurisation n’est précisément pas une version de l’épargne mais une entrave la la circulation monétaire comme telle et le fait que le volume épargné en banque diminue au fur et à mesure que la thésaurisation augmente.
En toute rigueur, épargne et thésaurisation s’opposent donc point par point!
De toute manière je pense que l’on est en fin de partie, Game Over, End Game etc… La crise de 1929 ne s’est pas déroulé complètement, la guerre à jouer son rôle d’amortisseur et de plan de relance, donc nous n’avons pu voir comment la crise de 29 se serrait résorbée avec des méthodes classique ou non (hors guerre). Donc nous sommes dans une situation neuve en quelque sorte.
Le pire s’avance à pas de loup
le 1 décembre 2009 8h52 | par Jacques Attali
Quand, enfin, se rendra-t-on compte que le discours de bien des gouvernants, depuis des mois, sur le retour de la croissance, l’efficacité du G20 et la fin de la crise ne sont que des mascarades ? Non seulement rien n’est réglé, non seulement aucune mesure réellement sérieuse n’a été prise, mais encore la gestion de la crise n’a fait, jusqu’à présent, que grossir l’avalanche qui déboulera sur les générations suivantes.
[…]
On ne peut se contenter d’accepter ces menaces sans réagir, ni laisser l’espérance d’une minuscule croissance artificielle reporter sur l’avenir des difficultés de plus en plus grandes. Il faut d’urgence engager les reformes de structure, au moins en France, permettant de retrouver les chemins d’une croissance forte. C’est parfaitement possible. Encore faudrait-il avoir le courage
850 milliards de livres (soit 940 milliards d’euros), c’est le montant global des aides apportées à ce jour par le gouvernement britannique au système bancaire. C’est l’Office national d’audit qui le dit officiellement.
Cette somme comprend les apports en capital aux banques (Northern Rock, LBG et RBS), le montant des programmes gouvernementaux de garantie des emprunts bancaires et de leurs actifs toxiques, ainsi que les injections de liquidité de la Banque d’Angleterre.
Sur celle-ci, 131 milliards de livres ont déjà été déboursés, 14 milliards de livres ont été perçus à titre de redevance. Le net est donc de 117 milliards.
De nouvelles recettes pourront intervenir, lorsque les actions détenues dans le capital des banques seront revendues. L’encours global sera diminué si les programmes de garantie cessent ou lorsque les liquidités seront retirées du marché. Restera un solde, à établir.
Voilà le montant de l’addition, non compte-tenu des aides économiques et sociales occasionnées par la crise.
Des chiffres! Combien d’aides non-avouées encore sous les tapis de la BoE?
Encore un ou deux Dubaï, et c’est bon.
Il me semble de plus en plus probable que la sortie de crise se fera pas une hyper-inflation qui ne pourra pas être controlée par les gouvernements et fera tache d’huile. Provoquant des guerres civiles, naturellement.
940 milliards d’Euros… (en chiffre « officiel »…). La City peut être « forte ».
Ca me donne faim. Bon appétit à tous.
Chez natixis, ce n’est pas leur avis (hyper inflation) : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=49805
Ou as-tu entendu parler d’augmentation de salaire Yvan ? Pour le moment les prix baissent malgré tout les efforts fait, pas d’hyperinflation quand les salaires baissent.
Idunnotunderstand, ce ne sont pas les salaires qui, en augmentant, provoquent l’inflation.
Mais le contraire.
(voir Allemagne 1936)
Paulo.
Natixis ne peut arriver qu’à cette analyse et sa conclusion. Qui ne fait d’ailleurs que confirmer que le PIB est artificiellement gonflé par les injections de liquidités des états.
Mais. But. Rien n’arrive dans les circuits économiques réels.
Ce qui est logique car les banquiers savent que l’hyperinflation leur ferait perdre tout le revenu d’un prêt….
Nous en sommes donc là. Deux mondes tellement distincts qu’il est évident que le divorce sera un peu… conflictuel.
Et comme dans tout divorce, inutile d’accuser l’un plus que l’autre. Sauf si l’on refuse ses propres responsabilités. Le discours du banquier disant « nous n’avons pas été malhonnête, il n’y avait pas de règles » en est un exemple parfait.
Bien à vous.
Pour ceux que cela ne rebute pas, je suggère d’aller lire le document de Natixis dont Paulo donne le lien plus haut. Il vaut non seulement par son estimation du danger inflationniste (faible) et de l’accroissement du resserrement du crédit (notable), mais aussi par l’analyse détaillée des bilans de la Fed, la BoE et la BCE.
Conclusions: des restructurations des bilans sont en vue, mais pas la diminution de leur taille (son augmentation même, dans le cas de la BoE). En gros, si certains programmes sont en voie d’extinction (à confirmer), d’autres mesures se présentent comme pérennes (injections de liquidités et prises de pensions de titres divers, dont les ABS, Asset back securities).
L’étude ne voit aucun signe avant-coureur de réalisation de stratégies de sortie.
Là, Monsieur Leclerc, nous avons deux lectures d’un document qui vient… d’une banque.
Seriez-vous en train de sous-entendre une nationalisation de pertes encore largement augmentée…???
Et comme disait ce « cher » DSK : « comment allons-nous pouvoir vendre cela..??? »
@ Yvan.
Peut-tu m’expliquer quels prix augmenteront et pour quelles raisons ?
A part le pétrole un de ces jours je vois pas…
Je peux t’expliquer. A toi et à d’autres.
Indépendamment des deux mouvements actuels de surchauffe économique en Chine et de dépression aux US, dans les pays tels que le notre, chacun verra et voit déjà apparaître une augmentation importante des impôts non d’états, mais locaux.
L’état ne veut pas servir de bouc émissaire tout comme les responsables de banques centrales amortissent (et c’est nouveau) les discours des dirigeants.
Il essaie de garder une certaine « crédibilité » (si j’ose dire)(mais vu tout ce qu’il prend comme dette et assurance et consommateur à la place du consommateur… on va faire semblant de le comprendre)
Té, peuchère, j’ai écrit assurance…J’aurais pas dû.
Là aussi, l’état prend une charge maximale mais… Les assurances privées ont TOUT DE MEME des contrats privés qui doivent être honorées sur les pertes…
Et dont elles vont reporter une partie sur le « grand public ».
Une privation de gains doit toujours être équilibrée par une nationalisation de pertes.
Cela est peut-être la seule règle fondamentale humaine.
(gagnant-gagnant comme on dit dans le milieu)
Enfin, merci Mr Leclerc.
Effectivement il s’agit d’un braquage à ciel ouvert mais les mass médias restent d’un silence consternant. D’un autre côté on sait qui achète de la pub (pour ne pas parler des médias qui sont la tribune directe des banquiers puisqu’ils leurs apartiennent genre Libération).
Comment apprivoiser les mass media ?
Comment apprivoiser la presse papier ?
Réponse :
Budget 2010 : la dotation de soutien à la presse française est portée de 283 millions à 419 millions d’euros, soit une augmentation de + 48 %.
http://sarkofrance.blogspot.com/2009/12/les-10-petites-surprises-du-budget-2010.html
Ce n’est pas qu’une question d’argent malheureusement, mais comme disait Paul il y à quelques jours sur le même sujet en fait »Bien fait pour leur pomme ». Et là je sais de quoi je parle.
Vendredi 4 décembre 2009 : des nouvelles de nos amis les banquiers anglais :
» Le montant total de l’aide apportée aux banques du pays par le gouvernement britannique depuis le début de la crise, directement ou par le biais de garanties, représente la somme colossale de 850 milliards de livres (940 milliards euros) selon un rapport officiel publié vendredi par l’Office national d’audit (NAO).
L’argent effectivement déboursé par le contribuable se montera à 131 milliards de livres à la fin de cette année, dont il faut déduire 14 milliards de redevances payées par les banques bénéficiaires de l’aide, soit un total net de 117 milliards de livres (130 milliards d’euros).
http://www.e24.fr/economie/france/article159490.ece/Le-sauvetage-de-la-City-va-couter-117-milliards-de-livres.html
Bonjour, je vous avais écrit il y a peu de temps à propos d’un article où vous indiquiez que JC Trichet avait peu d’une addiction des banques aux liquidités injectées par les banques centrales. Je vous avais demandé à combien s’élevait le montant global des sommes concernées et vous m’aviez répondu qu’il était difficile de le savoir exactement.
Ainsi, ma question est la suivante : d’où tenez-vous aujourd’hui que « l’enveloppe globale des prêts au taux de 1% de la BCE tourne autour 665 milliards d’euros »?
Merci.
Bonjour,
D’un article très documenté, qui me l’a depuis appris : « Banks look to life after ECB funding », David Oakley, Financial Times 25/11/09
Les créanciers vont rejeter la demande de moratoire de Dubai World.
Les créanciers de Dubai World devraient rejeter sa demande de moratoire sur sa dette, affirmait le journal britannique The Guardian jeudi 3 décembre sur son site Internet, en citant des conseillers impliqués dans les négociations et s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
Ces personnes ont précisé que les négociations sur plus de 26 milliards de dollars de dettes du conglomérat pourraient prendre des mois, rapportait le quotidien.
« Il n’y aura pas d’accord sur un moratoire », ajoutait l’article en citant l’un des conseillers.
Les sources ont souligné que si le moratoire était refusé et qu’un défaut de paiement était déclaré, les parties devraient trouver un compromis sur un plan de restructuration.
http://www.easybourse.com/bourse/actualite/presse-les-creanciers-vont-rejeter-moratoire-de-dubai-world-NL0000235190-769589
@François Leclerc
Je vous suggère de lire l’article de G. Galand et A. Grandjean « Comment financer un grand emprunt sans alourdir ni le déficit public ni la dette des générations futures ? »
http://www.chomage-et-monnaie.org/Documents_html/Comment_financer_un_grand_emprunt.html
(Alain Grandjean faisait parti de la commission « grand emprunt »)
Merci de votre suggestion, que j’ai suivie.
Les auteurs de la note dont vous donnez le lien préconisent une monétisation de la dette publique, via l’achat d’obligations d’Etat par la banque centrale. Ils décrivent un mécanisme visant à pratiquement contourner le traité de Maastricht, qui interdit à la BCE d’y procéder, en utilisant le système bancaire comme intermédiaire entre un Etat de la zone euro et la BCE.
Aujourd’hui, de fait, les liquidités distribuées par la BCE peuvent déjà contribuer à accomplir la moitié du chemin qu’il est proposé de parcourir : les banques, grâce à celles-ci et si elles le souhaitent, achètent des obligations d’Etat (mais la BCE ne les achète pas à son tour aux banques, contrairement à ce qui est préconisé).
Ainsi, dans le cas de ce grand malade européen qu’est la Grèce, les banques grecques (grandes utilisatrices des liquidités de la BCE) contribuent à soulager la dette de l’Etat. C’est ce que voulait notamment évoquer Jean-Claude Trichet lorsqu’il parlait de l’addiction des banques aux liquidités de la BCE.
Mais il y a trois types d’obstacles à la monétisation de la dette proposée, qui ne sont que partiellement évoqués.
1/ Juridique, parce que si elle ne contrevient pas formellement au traité, il pourrait en être jugé autrement au nom de la mise en cause de son esprit.
2/ Politique, car le gouvernement de la première puissance économique européenne, la RFA, y serait farouchement opposé.
3/ Economique, quoiqu’en disent les auteurs du papier, car s’ils ont raison d’estimer qu’une telle création monétaire ne créerait pas dans l’immédiat de risque de déclenchement de l’inflation, dans le contexte actuel de sous-utilisation des capacités de production (alors que l’inflation des actifs est par contre bien réelle, et son danger écarté, comme ils le soulignent à juste titre), qu’en serait-il demain, si les programmes de relance publics devaient effectivement relancer la croissance économique ? Il y aurait alors toutes les chances pour que cela relance également une forte inflation, plus ou moins rapidement, sans que la BCE ne puisse éviter, pour la combattre et diminuer la masse monétaire, …que de revendre aux Etats les obligations achetées pour financer leur dette, recréant celle-ci ! Dans des circonstances fiscales qui seraient certes plus favorables, mais en créant de sérieux dégâts au passage.
Pour conclure, je ne suis pas favorable au cantonnement de la réflexion dans le carcan de solutions monétaire miraculeuses. (Que Johannes Finckh ne voit dans ceci aucune agressivité à son égard !).
@François Leclerc
Je suis d’accord avec votre conclusion Pour conclure, je ne suis pas favorable au cantonnement de la réflexion dans le carcan de solutions monétaire miraculeuses. car il n’y a pas effectivement que le seul problème de la monnaie.
Néanmoins, transférer plus ou moins 50 milliards d’euros d’intérêts de la dette publique chaque année aux « déjà plus riches » me semble quand même un problème fondamental. C’est presque 3 Airbus A320 par jour, dont deux qui filent à l’étranger … rien qu’en intérêts.
Alors oui, il faut que les banques centrales puissent monétiser les titres de dette.
Je suis d’accord avec vous sur vos 2 premières observations: les obstacles juridiques et les obstacles politiques. Je pense donc que la solution Galand / Grandjean de passer par la CDC est inapplicable.
Par contre je suis moins d’accord avec vous sur votre 3° argument.
Tant que les États seront obligés d’emprunter pour couvrir les déficits budgétaires, il n’y a que peu de solutions pour éviter que n’enfle la dette publique : croissance, inflation, vente du patrimoine, privatisations qui s’ajoutent à la réduction les dépenses avec la chasse au gaspi, l’efficacité des collectivités territoriales, et l’éternelle suggestion d’augmentation des impôts.
Mais ce qu’on oublie de dire c’est que justement les intérêts correspondent (au moins jusque fin 2008, l’année 2009 étant assez particulière) grosso modo au montant des déficits : si nous n’avions pas d’intérêts à payer nous n »aurions aucune dette comme le démontre A-J Holbec ( http://monnaie.wikispaces.com/Arnaque ) même si parler « d’arnaque » est un peu exagéré: nos élus ont accepté et voté ces organisations.
Lorsque dans le « 3 » vous dites craindre l’effet inflationniste de la monétisation par les banques centrales nationales des titres de dettes, je pense qu’au contraire: le capital reste identique à une émission monétaire par les banques commerciales pour permettre l’achat de ces obligations, mais nous n’aurons pas de monétisation conséquence due à la nécessité d’augmenter la dette publique pour payer chaque année les intérêts.
Une « solution » que j’ai lue sous je ne sais quelle plume me semblerait équilibrée: c’est que les Banques Centrales puissent monétiser les besoins correspondants aux investissements, mais que les besoins de fonctionnement soient strictement financés par les recettes fiscales. Ainsi les bilans seraient équilibrés; à chaque actif (investissement) correspondrait un passif (la dette monétisée).
à François Leclerc:
Merci pour votre remarque sur les « solutions miraculeuses »!
Au moins, vous semblez donc les lire! Et, je suppose avec une certaine bienveillance.
Vos analyses, tout comme celle de Paul Jorion, me semblent vraiment impeccables!
Mais les propositions de Paul autour d’une limitation ou de l’interdiction des spéculations sur la variation des prix me semblent nullement suffisantes dès lors qu’il faut bien constater que la spéculation ultime, en quelque sorte l’objectif final de toute spéculation, c’est bien la rétention pure et simple de la monnaie pour la soustraire à la circulation, provoquant ainsi la baisse déflationniste des prix comme au Japon ou diverses bulles spéculatives sur d’autres actifs sans aucun effet de relance.
Quant aux politiques monétaires des banques centrales, elles ne marchent plus guère, quels que seront les monatnts injectés et réinjectés.
Tout simplement, les liquidités s’entassent dans les coffres sans aucune efficacité (ou presque) sur l’économie…
Concrètement, quel moyen voyez-vous pour redonner aux banques centrales et/ou aux gouvernements les moyens d’agir un tant soit peu efficacement sur les événements?
Simplement évoquer l’effondrement du système, attendre pour finir par trouer un « consensus » pour agir, je ne vois pas très bien ce que cela veut dire!
L’effondrement se déroule tous les jours un peu plus sous nos yeux et en fonction de la capacité à la souffrance des populations, et, dans les pays riches, on survivra plus longtemps que dans les autres en supportant l’apauvrissemet plus longtemps que quand on n’aucune réserve.
Un effondrement est surtout source de frustrations énormes et prépare le climat social et politique à suivre des démagogues, genre les nazis!
En ce qui me concerne, je dirais que la sortie de la crise des années trente n’avait pu se faire qu’après la seconde guerre mondiale, tout simplement parce que l’on avait omis, déjà à l’époque, d’apporter les réformes monétaires qui s’imposaient déjà parfaitement sur un plan technique et logique!
Naturellement, il n’y a pas de consensus politique pour cela, pas plus maintenant qu’à l’époque, je le sais très bien évidemment!
Mais s’il me semble que le détournement de dizaines et de centaines de milliards par une petite minorité est un problème grave, il y a un problème encore plus grave, c’est que les professionnels de l’analyse économique laissent faire, approuvent cela même en partie ou se contentent de critiques moralisantes! Dont se fout la finance!
Que leurs outils d’analyse économique soient à ce point faux et inopérants au point de n’avoir rien vu venir pour leur immense majorité, une telle faillite morale, politique et intellectuelle est encore infiniment plus préoccupante que les milliards détournés.
En fait, je souhaite surtout obtenir que ce monde trouve les moyens, la volonté et le désir de conseiller les politiques et les banquiers centraux mieux et que l’opinion publique puisse être sensibilisée que c’est bien la monnaie actuelle, thésaurisable comme elle l’est qui EST le problème!
Mais du moment où même les soi-disant spécialistes se vautrent dans leur passion d’ignorance, que faire?
Scénario catastrophe
Je ne me résous pas à « diaboliser le système bancaire », car, au fond, il est cohérent avec lui-même! Le côté « diabolique » réside plutôt dans la part d’impensé de de la part de ceux qui sont censés apporter des solutions systémiques, à savoir les économistes censés conseiller les politiques!
« L’erreur de bonne foi est la pire de toutes! » En cautionnant toujours et encore la monnaie telle qu’elle est, le système aboutira à quelque chose qui ressemblera à ce scénario, tout simplement du fait que la passion d’ignorance des économistes universitaires est ce qu’elle est actuellement.
Il me semble que les capitalistes ne demandent même pas tant! Ils agissent tout simplement conformément à ce qui est « rationnel » pour eux!
A mon sens, les banques agissent comme elles doivent agir en fonction de ce qu’elles gèrent, à savoir les avoirs monétaires bancaires (leurs passifs ou dépôts) et les crédits accordés (leurs actifs).
Cela revient à dire que les actifs doivent générer un peu plus que ne leur coûtent les actifs.
Dans le contexte actuel, elles cherchent bien des placements les plus rentables possibles face à des débiteurs déjà surendettés!
Beaucoup de débiteurs sont même devenus carrément insolvables!
Le fait que toute cette dette est de plus en plus rachetée par les pouvoirs publiques aura pour effet de rendre de plus en plus d’états, les plus endettés et les moins puissants en premier, insolvables, car leurs rentrées (fiscales) normales ne suffisent tout simplement plus pour servir les intérêts de cette dette.
Ce scénario est vrai pour le tiers monde, l’Afrique notamment, depuis trente ans déjà, mais toute l’Afrique ne représente que quelques 1 ou 2% du PIB mondial, elle est, de fait « négligeable » et donc négligée dans ce contexte.
Mais le scénario s’étendra inexorablement!
Déjà l’Islande, l’Irlande, La Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Portugal sont au bord du gouffre, plusieurs grand pays est-européens, la Hongrie, la Pologne, la Lituanie et d’autres sont dans le même cas. L’Argentine était dans ce cas en 2000.
Eh bien, que se passe-t-il alors?
On ne peut, sans risque de déstabiliser le tout, laisser tomber ces pays qui représentent beaucoup plus dans le PIB mondial que l’Afrique, d’autant que ces pays (l’Italie et l’Irlande, l’Espagne et le Portugal et l’Islande notamment) ne sont pas exactement « pauvres » quant à leur poids PIB!
En ne les laissant pas tomber, le domino continuera et atteindra fatalement les pays les plus puissants. La Californie est déjà en cessation de paiement et sous perfusion!
Autrement dit, la prochaine crise financière est maintenant une question de jours, fin 2009 peut-être?
Et cette crise-là, combien faudra-t-il alors injecter via les banques centrales et/ou le FMI?
En tout cas, on doit redouter le fait que les créanciers, en clair les 5 ou 10% les plus riches (personnes physiques) et parmi ceux-ci notamment les quelques (un millier pour le monde) milliardaires, n’auront pas très envie d’cheter des créances auprès des des états devenus généralement insolvables.
Si nous avons aimé le credit crunch nous adorerons le credit stop!
Quels que soient les montants nouveaux émis via les banques centrales (qui ne peuvent pas agir autrement dans le contexte actuel), ce scénario est hautement probable très prochainement!
Les milliardaires provoqueront-ils, pour continuer à « ne pas perdre leurs rentes », l’arrêt de l’économie?
A genoux, nous verrons alors ramper les Sarkozy et Obama, Brown, Merkel, et les autres dirigeants pour qu’ils veuillent bien gentiment prendre en main non pas la moitié de la fortune mondiale (ils l’ont déjà!) mais la quasitotalité!
A genoux, il leur sera demandé de prendre toutes les usines, toutes les maisons, toutes les routes, toutes les ressources – en un mot, tout le pouvoir, en échange de quoi les armées des pays dits « démocratiques » seront mises à leur disposition pour mater les révoltes qui suivront.
Si le G20 ne décide pas, avec l’aide des banques centrales, une réforme de l’émission monétaire en émettant une monnaie anticrise, ce scénario me semble in éluctable; je prends date en espérant que le pire ne sera pas le pire!
Johannes Finckh
@Johannes Finckh,
Imaginons que le G20 décide de mettre en place une monnaie fondante à l’échelle de la planète. Par où commencer? Comment s’y prendre? Que risque t’il de se passer?
à Michel Martin:
Votre question est intéressante, et je ne m’y déroberai pas, même si un côté « utopique » est présent, vu le peu de débat public autour de ces questions, évidemment et malheureusement!
Ceci dit, on pourrait dire que l’urgence de la crise impose l’action, alors, soyons fous!
Il suffit dès lors que les différentes banques centrales n’émettent dès à présent plus que des billets datés et pucés!
Ces billets devront dès lors être réactualisés par leurs porteurs à date fixe dans les banques ou les commerces, et cela coûterait, en moyenne, 5% de la valeur faciale par an (ou 5/12ème % mensuels) du billet.Les banques centrales réstituent nécessairement le même volume via les gouvernements par exemple, afin de conserver ainsi la quantité progressivement émise de nouvelle monnaie.
Pour faire simple, on va dire que l’ancienne monnaie garderait sa validité, mais, à chaque retour en banque centrale, le billet sera détruit pour être remplacé uniquement par des billets nouveaux en fonction de la demande des banques.
Dois-je vous rappeler tous les enchainements qui suivraient une telle mesure?
1) pour les particuliers, pas grand chose a priori s’agissant de monnaie utilisée dans les jours qui suivent pour faire des achats courants.
2)Les commerces, équipés de machines lisant les puces, pas grand changement non plus: ils pourront, au moment de la date de la « fonte », appliquer aux clients la dite fonte sur les billets.
3)Les banques, elles, s’emploiront à émettre préférentiellement cette nouvelle monnaie, car, en la gardant en caisse, cela leur coûterait éventuellement cher. je précise que la banque centrale ne reprendrait ces billets nouveaux seulement en appliquant ce même taux de fonte périodique à date fixe.
4)Rendre possible et souhaitable l’extension de cette mesure aux comptes courants que les particuliers utilisent comme de la monnaie liquide dans la mesure où il s’agit de leurs revenus reçus par virement mensuel notamment et dont une bonne partie diffuse via les virements bancaires sans passer nécessairement par la phase liquide:
Les banques expliqueront aux déposants qu’elles devront leur appliquer sur les comptes courants un taux de « fonte » équivalent à la fonte du numéraire, car en gérant les dépôts à vue, ce sont bien les banques qui reçoivent du numéraire qu’elles doivent refairecirculer!
De plus, les comptes courants s’inclueraient logiquement d’elles-mêmes dans le dispositif pour éviter là des difficultés entre ces deux modes de paiement.
5)Cela incitera au glissement des dépôts à vue vers des dépôts d’épargne, et la banque, toujours en raison du risque nouveau (la fonte), ne pourra faire autrement que baisser l’intérêt de l’épargne.
6)La banque pourra et devra dès lors également baisser de la même façon les taux des prêts, car la banque veut et doit proposer des crédits à la même hauteur que l’épargne reçue (ce qu’elle fait déjà actuellement!), car, sinon, il y aurait des biens et services invendus! Je rappelle que l’épargnant, en n’achetant pas mais en épargnant, laisse bien des biens et services sur le marché que l’emprunteur, en empruntant, achète nécessairement. Et ce circuit ne se boucle que si les taux d’épargne et les taux de crédit sont proches (la différence, de l’ordre d’1%, est la marge bancaire).
7) La baisse général des taux d’intérêt dans l’économie favorisera un désendettement général tout en réduisant les revenus rentiers. Cela augmentera ipso facto les revenus des surendettés qui consommeront dès lors davantage.
8)La monnaie nouvelle ne sera certainement pas thésaurisée et sortie du circuit, car tout le monde préfèrera garder les anciens billets en stock qui gardent mieux la valeur faciale! En tout cas, tant qu’ils ne reviennent pas à la banque qui, elle, ne va plus guère les rendre aux clients, car elle reçoit beaucoup de billets nouveaux dont elle souhaite se débarasser prioritairement!
9)L’effet obtenu sera ainsi une circulation monétaire complètement stabilisée et rapidement constituée exclusivement de billets nouveaux. L’éconmie cessera immédiatement de perdre des emplois dès lors. L’augmentation des revenus des plus modestes, tout aussi rapide, stimulera suffisamment la demande pour organiser même un sensible recul du chômage!
10)Ce sont bien ces différents éléments:
*cette meilleure circulation monétaire,
*la dynamique du désendettement et
*la perspective d’un recul sensible et rapide du chômage
qui pourraient se révéler décisifs en faveur de la monnaie fondante dans un contexte où même les états les plus riches ne sont plus du tout à l’abri du risque d’une cessation de paiement prochaine du fait de leur endettement toujours croissant et hors contrôle.
Sera-ce sufisant pour faire « décider le G20 » une telle mesure?
Il me semble évident que tous les experts devraient déjà, ou en tout cas un grand nombre de ces experts, être convaincus de la pertinence de la chose, je m’y emplois, mais est-ce suffisant?
anticipation d’une objection:
L’émission de monnaie nouvelle dans les conditions exposées dans le précédent envoi aurait l’autre grand avantage de parer à tout dérapage inflationniste possible car au cas où davantage de monnaie thésaurisée devait revenir dans la circulation du fait par exemple que la conjoncture se stabilise à cause justement de la monnaie dite fondante!, cela aurait comme seule conséquence que les banques centrales devront différer le temps qu’il faudra l’émission de la nouvelle monnaie.
En faisant revenir l’ancienne monnaie à rendre le service attendu d’elle, de toute façon, l’objctif serait bien atteint!
Le but n’est pas la « nouvelle monnaie » pour elle-même, mais l’obtention d’une circulation monétaire stable sans inflation!
à Michel Martin: avez vous lu ma réponse?
@Johannes Finckh,
Je la découvre. Je vais passer un peu de temps dessus avant de réagir, je ne suis pas du tout spécialiste et il me faut beaucoup de temps pour me faire une idée. Je vous ai laissé un petit message sur votre blog à propos de la différence entre épargne et thésaurisation.
Merci beaucoup, je l’ai lu, merci aussi de réactiver mon blog que j’ai un peu délaissé, je pioche depans et ramène les réflexions sur ce blog ici qui est davantage lu.
Mon mail : johannes.finckh@wanadoo.fr
Je vuis enverrai aussitôt un exemplaire du livre de Gesell, vous verrez, c’est passionnant!
D’autre part, je me permets de reproduire votre remarque et ma réponse ici, afin de maintenir le débat plus large!
Michel Martin écrit:
Le blé dans le grenier
En lisant vos réflexions sur la monnaie thésaurisable et le rapprochement avec les marchandises, je repensais aux précurseurs de la monnaie et en particulier à celui qui lui est encore synonyme : le blé. Thésauriser le blé peut être utile, à la fois pour celui qui le thésaurise qui pourra en tirer une valeur d’échange plus élevée quand celui-ci se fera un peu plus rare, et aux fourmis qui seront heureuses de pouvoir disposer de cette réserve bienvenue. Je ne sais encore bien quelle leçon tirer de ce parallèle avec la monnaie qui ne comporte pas de caractère saisonnier comme le blé, mais toujours est-il qu’il s’agit bien d’un cas de marchandise pour laquelle la thésaurisation est sensée.
réponse à Michel Martin
Vous avez tout à fait raison de rappeler cette histoire de blé tout à fait biblique !
Voir Joseph comme administrateur du Paharaon en Egypte, les vaches grasses et les vaches maigres !
Il y a des historiens qui ont développé des théories sur l’économie du blé en Egypte – vous trouverez des remarques dans les livres de Liétar. L’Egypte ancienne aurait eu, pendant des millénaires, une économie fonctionnnat avec les mesures de blé comme unités d’échange consommables ! Les ouvriers des chantiers pharaoniques étaient payés en mesures de blé qu’ils consommaient en partie et qu’ils échangeaient pour une partie sur le marché comme de la monnaie contre d’autres biens et services.
La stabilité de l’Egypte ancienne plaide en faveur de l’usage de cette monnaie-blé, tout à fait « fondante » et reproduite via les crues du Nil et les récoltes !
On n’a plus jamais connu aucun autre empire ayant connu, après, une stabilité comparable à travers les millénaires. Mais je n’y étais pas, et mes connaissances ne vont pas dans le détail.